La lutte contre l’expérimentation animale continue

Lush dévoile un programme spécial à l’occasion des 10 ans du Lush Prize

  • 2022 marque les 10 ans du Lush Prize, le plus grand prix récompensant les personnes qui œuvrent pour un monde sans expérimentation animale.
  • Créé en 2012 avec l’organisation Ethical Consumer Research, ce prix bisannuel permet d’attribuer un montant de 250 000£ (soit près de 286 000€) aux initiatives scientifiques et militantes visant à mettre fin ou à remplacer l’expérimentation animale, notamment dans le domaine de la recherche toxicologique.
  • Parce que le chemin est encore long et que les tests sur les animaux sont encore une réalité, Lush met une nouvelle fois en lumière ce combat inscrit dans son histoire depuis sa création à travers plusieurs temps forts et événements qui se dérouleront du 9 au 19 novembre. 

De la sensibilisation à l’action

Pour mobiliser sa communauté, le grand public mais aussi les acteur·rice·s de l’industrie autour des problématiques qu’engendre l’expérimentation animale, Lush propose un programme alliant sensibilisation et action pendant 10 jours : 

– Mercredi 9 et jeudi 10 novembre : Conférence du Lush Prize de 14h à 17h 
Sur la thématique Le Lush Prize 2012-2022 (et au-delà). Quels progrès ont été réalisés ?. Une conférence virtuelle accessible à toutes les personnes pour écouter des expert·e·s échanger des idées et enrichir la discussion pour se diriger vers un avenir sans expérimentation animale. Lien de l’événement ici.– en anglais

– Vendredi 18 novembre : Cérémonie du Lush Prize 2022
Remise des prix aux projets gagnants dans les catégories suivantes : Lobbying, Formation, Sensibilisation du public, Science, et Jeunes chercheurs et Réalisation Politique. – en anglais

– Vendredi 18 novembre et samedi 19 novembre : Événement et sensibilisation au sein de la boutique parisienne de Saint-LazareUne performance artistique illustrant la souffrance des animaux de laboratoire sera proposée dans la vitrine de la boutique Lush de Saint-Lazare à Paris (1 Cours du Havre Gare St Lazare – Espace Commercial, 75008 Paris), afin d’attirer l’attention du public sur cette cause. 
En plus de cette performance, nous souhaitons donner l’opportunité à la clientèle et aux passant·e·s de s’informer et d’agir à travers la deuxième édition du programme d’actions citoyennes Des mains pour demain, initié par l’entreprise cette année. S’informer d’abord, à travers un corner éthique et des affiches disposées dans la boutique permettant d’apprendre des choses sur l’expérimentation animale afin de casser les idées reçues ; agir ensuite, en proposant aux personnes qui viendront à notre rencontre d’effectuer un geste symbolique simple pour montrer leur soutien à cette cause.

Ralph, le lapin créé par l’association Humane Society International et qui représente la souffrance des animaux de laboratoire et présenté au public lors de la mobilisation pour signer l’Initiative Citoyenne Européenne contre la réglementation REACH en avril dernier, fera également son grand retour au sein dans la boutique. Il sera accompagné d’un QR code renvoyant vers plusieurs ressources pour obtenir plus d’informations sur la réalité de l’expérimentation animale.

10 ans d’avancées prometteuses et majeures pour faire cesser l’expérimentation animale 

En 10 ans, le Lush Prize a permis de récompenser des projets qui ont révolutionné l’industrie, qu’il s’agisse d’avancées scientifiques majeures ou encore d’actions de lobbying.

Parmi ces projets, la société XCellR8, gagnante du Prix Formation en 2013 et spécialisée dans les tests sur des cultures de cellules humaines. Ce laboratoire travaille notamment sur des modèles reconstruits de la peau et de l’oeil pour avoir des résultats plus précis sur les effets d’un ingrédient. XCellR8 et Lush ont également mis en place un programme de sensibilisation afin d’encourager d’autres fournisseurs à entreprendre leurs propres tests de sécurité sans animaux, de sorte que toutes les données affichent des informations basées sur les êtres humains, conformément à la science moderne.

En France, Belgique et Luxembourg, plusieurs projets ont été récompensés au cours de ces dix dernières années, parmi lesquels : 

  • L’OCDE en 2015, pour ses principales percées dans la recherche sur les voies de toxicité humaine grâce à la cartographie élaborée par l’organisation ;
  • Trois Prix remis à des Jeunes Chercheur·se·s Luxembourgeois·e·s : un prix attribué en 2016 à Pranjul Shah pour son travail de recréation du microbiome humain in vitro pour imiter les réponses humaines ; le second en 2017 remis à Anna Monzel pour son travail in vitro sur la maladie de Parkinson ; et enfin un prix remis à Aline Chary en 2018 pour la mise en œuvre du principe 1R pour un modèle alvéolaire in vitro.
  • L’organisation Afability en 2017 dans la catégorie Public Awareness pour les conseils qu’elle fournit aux scientifiques qui souhaitent remplacer les méthodes de production d’anticorps dérivés d’animaux (ADA) par des réactifs d’affinité amis des animaux (AFA) qui ne nécessitent pas l’utilisation d’animaux, réduisant ainsi de manière significative le nombre et la souffrance des animaux dans les sciences biomédicales.

10 choses à savoir sur l’expérimentation animale 

1 – Cela arrive encore !  

Malheureusement, l’expérimentation animale n’est pas (encore) dans les livres d’histoire et des centaines de millions d’animaux souffrent dans les laboratoires chaque année, dans le monde entier. Cela inclut les tests de sécurité (pour les ingrédients des produits chimiques, des médicaments et des cosmétiques, par exemple) et la recherche scientifique expérimentale. Chaque année, plus de 12 millions d’animaux sont utilisés dans des expériences au sein de l’Union Européenne dont 2 millions en France, et 192 millions d’animaux sont utilisés chaque année dans le monde. Ce chiffre reste une estimation car de nombreux pays ne publient pas (ou même ne comptent pas) le nombre d’animaux qu’ils utilisent.


2 – Toutes les expérimentations animales ne sont pas légalement obligatoires

Certains tests sur les animaux sont légalement requis (par exemple pour des produits tels que les médicaments ou les produits chimiques) et même dans ce cas, il existe une grande marge d’amélioration dans l’utilisation de méthodes non animales. Il s’agit d’essais “réglementaires”. Cependant, la grande majorité de l’utilisation d’animaux n’est pas liée à des essais réglementaires, mais à de la recherche “fondamentale” ou expérimentale, qui fait très rarement (voire jamais) l’objet d’un refus d’autorisation, et les méthodes non animales pourraient être bien mieux étudiées pour être utilisées à la place des essais sur les animaux.


3 – La tradition et la routine, pas la science

Souvent, l’utilisation d’animaux se poursuit par convention ou tradition, car celles et ceux qui effectuent et approuvent les tests sont tellement habitué·e·s aux animaux qu’ils continuent à les utiliser, même s’il existe une obligation légale d’utiliser des méthodes ne faisant pas appel aux animaux dans la mesure du possible. Le parti pris en faveur des tests sur les animaux est tel que les chercheurs qui proposent de nouvelles méthodes pertinentes adaptées pour les humains se voient souvent demander de les appliquer sur des animaux.


4 –  L’expérimentation animale ne garantit pas la sécurité 

L’expérimentation animale a été considérée comme une meilleure option qu’un “tirage au sort” dans sa capacité à prédire la santé et la sécurité humaine. Les tests sur les animaux ne peuvent pas suivre le rythme de la grande quantité de produits chimiques émergents qui nécessitent des tests et des milliers de produits chimiques présentent toujours des risques inconnus, malgré des décennies de tests sur les animaux.  90 % des nouveaux médicaments échouent lors des essais (cliniques) sur les humains après avoir passé avec succès les tests antérieurs (précliniques) qui sont en grande partie basés sur les animaux. À l’inverse, les animaux peuvent réagir d’une façon que les humains ne feraient pas, par exemple à des produits qui pourraient être sûrs et efficaces chez nous, mais qui sont rejetés sur la base des tests sur les animaux.

5 –  L’expérimentation animale n’est pas fiable

Les animaux sont de mauvais modèles pour les humains et, souvent, ils ne souffrent pas des maladies humaines. C’est un fait bien connu dans le monde scientifique, c’est pourquoi les animaux sont systématiquement modifiés génétiquement par millions chaque année, pour essayer de créer artificiellement des maladies, telles que des troubles neurologiques comme la maladie de Parkinson, des défaillances d’organes ou des cancers. Les animaux génétiquement modifiés sont aujourd’hui un marché important, avec de nombreux laboratoires dans le monde entier spécialisés dans leur approvisionnement.


6 –  L’expérimentation animale prend du temps et coûte cher

Par exemple, un seul test sur un produit chimique pour vérifier son potentiel cancérigène peut prendre deux ans, utiliser 860 rongeurs, coûter entre 2 et 4 millions de dollars, et il faut au total cinq ans pour planifier, réaliser et analyser les résultats. Les nouvelles méthodes d’approche ont au contraire le potentiel d’être plus rapides, moins chères et plus fiables. Comme le souligne une étude récente de Thomas Hartung et de l’équipe du Centre for Alternatives to Animal Testing (CAAT), “de nombreux tests sur les animaux sont tout simplement trop coûteux, prennent trop de temps et donnent des résultats trompeurs”, alors que les méthodes ne faisant pas appel aux animaux – appelées “méthodes de nouvelle approche” – sont plus efficaces, plus rentables et, surtout, plus précises en termes d’impact sur la santé humaine. En fait, “les performances des nouvelles approches sans animaux sont souvent si élevées qu’elles ont rendu l’expérimentation animale obsolète…”.

7 – Pratiquement toutes les espèces animales sont utilisées dans les tests

La majorité des animaux utilisés sont des souris, des rats, des oiseaux et des poissons. Les singes et les chiens sont aussi couramment utilisés dans les tests de médicaments, mais presque toutes les autres espèces animales sont également utilisées d’une manière ou d’une autre. Presque tous les animaux imaginables sont utilisés dans la recherche en laboratoire. Et un test ne signifie pas un seul animal… Un seul test chimique (par exemple pour les défauts de reproduction) peut utiliser 3 200 animaux.

8 – Les mêmes types d’essais sur les animaux sont répétés

Il s’agit souvent de “modèles bien établis” qui répètent les mêmes types de procédures. Il peut s’agir d’études expérimentales ou d’essais sur les mêmes produits chimiques effectués encore et encore. Par exemple, une analyse des données de l’UE sur les produits chimiques a récemment révélé que pour deux produits chimiques, les mêmes essais cruels sur les yeux des lapins avaient été effectués 90 fois.


9 – Nous disposons d’une meilleure science

La grande majorité des tests sur les animaux sont censés être au bénéfice des humains, mais ils ne sont pas pertinents pour les humains. Au contraire, de nombreuses nouvelles méthodes combinant l’in vitro (cellules, tissus, mini-organes et “puces” humains) et l’in silico (techniques informatiques de pointe et intelligence artificielle) progressent et fournissent des résultats plus pertinents pour les humains.

10 – Les méthodologies de la nouvelle approche échouent à cause d’un système réglementaire qui n’est pas conçu pour elles

Avant qu’une méthode puisse être utilisée à des fins réglementaires, elle doit être validée et inscrite dans les lignes directrices officielles sur les essais. Les organismes de réglementation n’acceptent que les essais réalisés conformément à ces lignes directrices internationales afin de garantir que les entreprises soumettent des données cohérentes et conformes à des normes élevées. Mais le processus d’approbation de nouvelles méthodes est terriblement lent. Les tests doivent être validés et être en mesure de prouver la cohérence des résultats, et qu’ils correspondent aux résultats obtenus dans les tests sur les animaux. Cela perpétue un système défectueux. Au contraire, les méthodes sans animaux de la nouvelle approche ne sont pas conçues pour imiter les tests non fiables sur les animaux, mais pour fournir une science plus avancée et pertinente pour l’homme dans les tests de sécurité et la recherche. C’est mieux pour les animaux et pour nous !

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