Pesticide, je ne boirai pas de ton eau

Pesticide, je ne boirai pas de ton eau

Eau, air, alimentation… Les pesticides sont omniprésents dans notre quotidien. 92% des cours d’eau français sont pollués aux pesticides, et de nombreux cours d’eau auparavant protégés de la contamination aux pesticides sont mis en danger par une réglementation passée en 2017. Comment agir pour préserver l’environnement et la santé publique ?

Quels dangers représentent les pesticides ?

La France est le premier pays agricole de l’Union européenne et le second pays européen, après l’Espagne, à utiliser le plus de pesticides. Malgré de nombreuses critiques et des engagements gouvernementaux à répétition pour diminuer l’usage des pesticides, dans l’agriculture française, celui-ci reste en constante hausse… Le constat est alarmant, car s’ils permettent un meilleur rendement agricole, les pesticides sont dangereux à la fois pour la santé humaine, la faune et la flore. Mis en cause, pour beaucoup, dans l’apparition de différentes maladies chez les humains (Parkinson, cancer, infertilité, etc.), les pesticides font partie des principaux responsables de l’érosion de la biodiversité et de la destruction des écosystèmes.

Mais la lutte contre la pollution par les pesticides se heurte à de nombreux obstacles : lobbying, études scientifiques complexes, législation insuffisante… Les substances dangereuses interdites prennent souvent des années avant d’être retirées du marché, et sont immédiatement remplacées par d’autres pesticides jugés moins dangereux… pour le moment. Résultat : pour de nombreux produits agricoles, il est aujourd’hui très difficile de trouver des fournisseurs n’utilisant aucun pesticide. 

Comment y remédier ?

Lush et France Nature Environnement, fédération française regroupant 3500 associations de protection de la nature et de l’environnement, s’accordent pour dire qu’une solution durable réside non pas dans l’interdiction de certains pesticides, mais dans un changement total de notre système agricole. Pour un avenir plus sain et vivable pour tous, nous devons passer d’un modèle industriel à des méthodes respectueuses de l’environnement, par exemple l’agroécologie, préconisée par France Nature Environnement comme solution à grande échelle, ou encore la permaculture – des notions que nous intégrons à notre politique d’achat et que nous encourageons chaque année dans le cadre du Lush Spring Prize.

Le changement commence par des réflexes simples : privilégier les produits bio et à haute valeur environnementale, jardiner sans pesticides – et pour les entreprises telles que Lush, s’efforcer de faire les meilleurs choix d’achats possibles. En tant qu’entreprise éthique, nous cherchons constamment à améliorer la qualité de nos produits et leur impact sur la planète. Nous relevons constamment de nouveaux challenges, conformément à notre priorité de choisir les ingrédients les plus éthiques et durables. Dans ce but, nous nous référons pour nos achats à une liste établie par Pesticides Action Network de 300 pesticides à éviter quand nous travaillons avec nos fournisseurs ; mais nous souhaitons surtout que les choses changent plus radicalement, pour continuer à proposer à nos clients des produits aux formules aussi éthiques et écologiques que possible.

En attendant, il est important de limiter les dégâts causés par les pesticides, et de protéger les zones fragiles. C’est pourquoi France Nature Environnement milite aussi pour le renforcement de la protection de nos cours d’eau et des zones qui les entourent, particulièrement menacés aujourd’hui.

Protégeons nos cours d’eau

En France, il est interdit d’épandre des pesticides dans certaines zones, dites « de non traitement », en bordure de cours d’eau. Ces zones étaient auparavant délimitées en s’appuyant précisément sur des cartes officielles de l’IGN.

Mais un arrêté ministériel passé le 4 mai 2017 permet désormais aux préfets de choisir des cartes moins précises, souvent élaborées sous la pression de certains syndicats agricoles. De nombreuses zones et cours d’eau jusqu’alors considérés comme zones de non traitement ont disparu des cartes et sont de nouveau à la merci de l’épandage des pesticides.

Cette situation menace non seulement la biodiversité, les milieux aquatiques, mais aussi la santé des populations vivant aux alentours de ces cours d’eau. Pour affronter le problème à la source, France Nature Environnement fait circuler une pétition demandant au gouvernement de revenir sur cet arrêté ministériel mal rédigé, afin de rétablir des zones de non traitement à l’ensemble des cours d’eau.

Agissez avec France Nature environnement pour maintenir nos cours d’eau #LoinDesPesticides : signez la pétition.

Pour plus d’informations :  www.fne.asso.fr

Soutenir France Nature Environnement : https://www.fne.asso.fr/nous-soutenir

Des dizaines de milliers de tonnes vendues chaque année, des effets dévastateurs sur la santé et l’environnement mais aussi une utilisation en constante augmentation… Quels sont les principaux enjeux liés au problème des pesticides ? France Nature Environnement, fédération française des associations de protection environnementale, fait le point.

La France accro aux pesticides

Les pesticides sont des substances actives, naturelles ou synthétiques, utilisées pour tuer des organismes vivants qui détériorent des cultures, plantations, matières ou, selon certains, l’esthétique (la fameuse herbe folle de l’allée en gravier). Il existe des centaines de pesticides différents, que l’on peut classer en trois grands types : herbicides, fongicides et insecticides.

La France et l’Espagne sont les deux pays d’Europe consommant le plus de pesticides en Europe. 90% d’entre eux sont utilisés en agriculture, les 10% restant par les particuliers, collectivités et entreprises. Les pesticides se sont imposés en France après la Seconde Guerre mondiale : dans un souci de sécurité alimentaire, l’agriculture française est entrée dans une logique de production intensive, très dépendante aux pesticides, engrais, carburants, etc. Un mode de fonctionnement onéreux, peu résilient et lourd de conséquences…

Malgré quelques mesures timides du gouvernement, l’usage des pesticides reste en constante augmentation. Pour autant, les rendements agricoles n’augmentent plus, et la question devient particulièrement inquiétante compte tenu des nombreux effets secondaires des pesticides.

Une pollution à laquelle nous sommes tous exposés

L’Organisation Mondiale de la Santé a classé de nombreux pesticides comme étant des facteurs importants dans l’apparition de différentes pathologies (Maladie de Parkinson, cancer, malformations, infertilité, etc.). Les premiers touchés sont les agriculteurs et agricultrices qui manipulent et respirent ces produits, sans protection suffisante. Les personnes vivant à proximité des zones traitées aux pesticides sont également très exposées.

Air, eau, sols, alimentation… Partout en France, les pesticides sont omniprésents dans notre quotidien. On compte 36 pesticides présents dans l’air en ville, et 38 à la campagne. 92% des cours d’eau français surveillés sont pollués aux pesticides. Cette exposition chronique aux pesticides est dangereuse pour la santé même à faible dose.

Et la biodiversité dans tout ça ? Un tiers des oiseaux des milieux agricoles ont disparu en moins de 30 ans, et près de 80% des insectes. Pour les plantes associées aux milieux cultivés (bleuets, coquelicots, etc.), les chiffres ne sont pas plus rassurants : 51% sont en situation précaire et 7% ont disparu.

Les pesticides font partie des principaux responsables de l’érosion de la biodiversité, que ce soit directement ou indirectement – en augmentant la mortalité chez certaines espèces, mais aussi en perturbant leurs systèmes immunitaires, jusqu’à l’ensemble de la chaîne alimentaire. Les écosystèmes (sols, eau, espaces naturels ou agricoles) sont fragilisés. Face à de telles conséquences, comment se fait-il que les pesticides soient encore vendus ?

Une évaluation et des législations incomplètes

Pour être commercialisés, les pesticides doivent obtenir une autorisation de l’Europe, après évaluation du danger potentiel pour les récoltes et surtout pour l’Homme. Mais l’évaluation complète du risque est extrêmement complexe voire impossible, puisqu’elle est faite suivant des méthodes qui ne peuvent reproduire les circonstances réelles d’utilisation.

Lorsqu’une substance est en vente mais que des études viennent alerter sur sa nocivité, des batailles d’expertises s’enclenchent pour déterminer le niveau de danger, avec en toile de fond des conflits d’intérêts et un fort lobbying à l’égard du gouvernement. L’interdiction des substances les plus nocives prend souvent des années, alors que de nouveaux pesticides arrivent constamment sur le marché. 

Les pouvoirs publics tentent aujourd’hui de lutter contre le problème avec le plan Ecophyto. Ce plan, proposé en 2007, visait à réduire de 50% l’utilisation des pesticides d’ici 2018. En 2015, l’échéance a été repoussée à 2025 avec le plan Ecophyto 2, puis le plan a été revu une seconde fois en 2018 en version Ecophyto 2+, qui prévoit notamment une sortie en 3 ans du glyphosate (un herbicide menaçant la santé et l’environnement), ainsi que l’interdiction des néonicotinoïdes, une classe de pesticides dangereux pour les abeilles… Interdiction pourtant déjà votée depuis 2016 en France !

Malgré ces mesures, l’usage de pesticides en agriculture a augmenté de 12,4% depuis 2009. Plus inquiétant encore, certaines zones auparavant protégées contre les pesticides sont à nouveau menacées depuis 2017. En France, il est interdit d’épandre des pesticides dans certaines zones, dites « de non traitement », en bordure de cours d’eau. Mais un arrêté ministériel passé le 4 mai 2017 a permis aux préfets de rayer de la carte certains cours d’eau, excluant près de la moitié des zones protégées.

« Malgré les dizaines de millions d’euros dépensés dans le cadre d’Ecophyto tous les ans, l’agriculture française n’arrive pas à se libérer de son usage excessif de pesticides », commente Claudine Joly, en charge des questions pesticides à France Nature Environnement.  « La sortie des pesticides ne se fera pas sans l’activation d’autres leviers économiques et règlementaires. »

Pour sortir des pesticides, il faut un changement radical

Pour mettre fin aux problèmes liés aux pesticides, il est aujourd’hui indispensable de passer d’un modèle productiviste industriel à un modèle plus respectueux de l’environnement, tel que l’agroécologie. La transition ne pourra pas s’opérer tant que la logique sera de remplacer une substance par une autre. « Le temps n’est plus aux bonnes intentions et autres démarches volontaires. Il faut un soutien ferme et sans concession du gouvernement pour la transition agroécologique. […] L’agriculture doit assurer une alimentation saine et de qualité pour tous, tout en préservant l’environnement et la biodiversité », déclare Cécile Claveirole, responsable des questions agricoles à France Nature Environnement.

Chercheurs, agriculteurs, pouvoirs publics, consommateurs… C’est grâce à la mobilisation de chacun que la France réussira à sortir des pesticides. Si l’achat des pesticides sera interdit aux particuliers à partir de 2019, nous pouvons d’ores et déjà adopter les bons gestes. Jardiner sans pesticides ou privilégier une alimentation bio, c’est agir concrètement vers un système plus durable.

#LoinDesPesticides

France Nature Environnement se bat pour rétablir et améliorer la protection des cours d’eau (et des populations et espaces naturels qui les entourent) face aux pesticides. En effet, suite au décret mal rédigé du 4 mai 2017, de nombreux cours d’eau ont disparu des cartes, ce qui a ouvert la voie aux épandages de pesticides dans des zones auparavant classées comme zones de non traitement.

France Nature Environnement vise à affronter le problème à la source, en diffusant une pétition exigeant une réécriture de l’arrêté ministériel, qui permettrait de consolider la protection des environnements proches de nos cours d’eau.

Pour maintenir nos cours d’eau #LoinDesPesticides, demandez au gouvernement de réécrire l’arrêté ministériel du 4 mai 2017 en signant la pétition.

 

Pour plus d’informations :  www.fne.asso.fr

Soutenir France Nature Environnement : https://www.fne.asso.fr/nous-soutenir

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