personnes interrogées au Royaume-Uni, aux États-Unis et au Japon
En mars 2023, nous avons collaboré avec la société de conseil en prospective stratégique The Future Laboratory dans le but d’étudier le paysage numérique d’aujourd’hui et de demain.
À nos yeux, il est important que la technologie donne plus qu’elle ne reçoit. Même dans le monde numérique, il faut veiller à l’enrichir pour en tirer le meilleur.
C’est dans cet esprit optimiste que le rapport « Engagements digitaux : pour un avenir social » a vu le jour.
Avec la contribution d’éminent·e·s expert·e·s du secteur technologique et une enquête menée auprès de plus de 12 000 consommateur·rice·s au Royaume-Uni, aux États-Unis et au Japon, l’objectif était d’étudier l’évolution rapide du paysage numérique, ses effets sur les consommateur·rice·s et les obstacles existants à la transformation numérique.
Fruit de ce travail : un manifeste révolutionnaire auquel tous les particuliers, marques et entreprises peuvent accéder gratuitement, dans l’espoir d’ouvrir la voie à un avenir social empreint de positivité.
Manifeste LE CADRE SOCIAL
Le rapport énonce six principes pour l’engagement, les plateformes et les espaces numériques et pose les bases d’un avenir techno-optimiste sain.
Le cadre prend en compte divers aspects, notamment :
la durabilité et l’impact sur l’environnement ;
les technologies open source et la nécessité de remplacer la concurrence par de la coopération ;
la propriété des données contrôlée par la communauté et décentralisée ;
l’itération et l’agilité dans un paysage en constante évolution ;
l’accessibilité et l’inclusivité ;
une approche valorisante.
Autrefois synonyme d’espoir et de libération dans son rejet de la culture Wall Street des années 1980, l’industrie technologique s’est révélée être une force plus néfaste dans de nombreux cas. À l’heure de la révolution technologique alimentée par l’IA, la réalité étendue (XR), le metaverse, la biotechnologie, l’informatique quantique et d’autres systèmes, il n’a jamais été aussi important de réévaluer notre sens moral et d’incorporer à la fois l’intégrité et les codes de conduite éthiques collectifs aux nouvelles technologies.
Tel est l’objectif de ce manifeste. Créer un point de référence pour guider le développement et l’utilisation de technologies éthiques, et ce, pour chaque personne qui le souhaite.
« Les consommateur·rice·s s’attendent à ce que les marques les aident dans cette lutte. D’après nos recherches, 62 % pensent qu’il appartient à toutes les entreprises de s’assurer de l’aspect éthique des espaces numériques, » déclare Jack Constantine, directeur digital chez Lush.
Il est temps de créer une oasis de gentillesse, en ligne
Malgré les inquiétudes grandissantes concernant l’impact de la culture numérique actuelle, le rapport révèle également que le techno-optimisme reste de mise. Les plateformes numériques offrent encore de nombreux avantages auxquels les consommateur·rice·s restent sensibles, notamment la possibilité de communiquer avec d’autres personnes (33 %) et de trouver des individus partageant les mêmes idées (29 %). Une majorité de personnes (57 %) trouvent que la technologie stimule leur productivité et 39 % affirment que les réseaux sociaux les aident à exprimer leur identité.
Nous pensons que tous les espaces, plateformes et engagements numériques devraient :
Être durables
Avant de créer une plateforme, un service ou un produit numérique, il faut d’abord prendre en compte son impact sur l’environnement. Quel que soit l’impact positif d’un espace numérique, toute expérience sera compromise si le matériel utilisé, les déchets produits ou le stockage des données ont un effet néfaste sur l’environnement. Si l’on y parvient, la technologie peut devenir un outil de lutte contre la crise climatique, au lieu de l’exacerber.
Être open-source
Dans le paysage numérique et commercial au sens large, la concurrence doit être remplacée par la coopération, les nouvelles attitudes collectivistes mettant fin à une ère de surenchère. Un flux d’informations transparent peut aider à créer des solutions et des innovations qui profitent à toutes les parties prenantes de la chaîne de valeur.
Être gérés par la communauté
À l’heure actuelle, les consommateur·rice·s de la plupart des espaces numériques ne contrôlent pas leurs données ou leur communauté. Mais à mesure que les modèles centrés sur les consommateur·rice·s dépasseront le cadre du commerce électronique, la propriété décentralisée des données créera de nouveaux échanges de valeur. Une myriade de plateformes émergent avec un souci de la propriété communautaire, transformant la relation entre les marques et les consommateur·rice·s. Avec un écosystème alimenté par des jetons, Voice est une plateforme basée sur la blockchain qui récompense les utilisateur·rice·s pour la publication de contenus de qualité.
Être agiles
Il convient également d’adopter des approches d’innovation numérique agiles, en reconnaissant que les espaces numériques – contrairement au monde physique – évoluent rapidement et d’une manière que nous ne comprenons peut-être pas encore. L’adoption d’une certaine agilité d’esprit peut permettre d’apporter les changements nécessaires, grâce à l’amélioration continue des plateformes utilisées par des entreprises comme OpenAI, par exemple.
Être accessibles
Les espaces numériques doivent être accessibles et inclusifs, concrétisant la vision originale d’Internet. La hausse de l’inclusivité est un avantage inhérent aux environnements numériques ou virtuels, en veillant à ce que le travail, le mérite et la valeur d’une personne soient jugés sans mauvaise intention par rapport à son identité. Cette poussée vers l’inclusivité amène les marques à offrir une représentation plus large en ligne et à aider les personnes avec des besoins et des désirs variés à naviguer sans peine dans les espaces numériques.
Célébrer la vie
Enfin, à mesure qu’”IRL” et “URL” deviennent indissociables, la nature expérientielle des interactions en ligne devrait être exploitée pour offrir des moments ludiques, amusants et stimulants. Cela peut favoriser un changement d’état d’esprit vers plus de positivité, encourager un comportement plus proche de celui affiché dans le monde physique et garantir que la culture en ligne améliore le bien-être.
Mais comment y parvenir ?
Ce qu’il faut retenir, c’est que bon nombre de ces plateformes numériques n’ont pas été conçues pour le bien de la société. Si elles l’avaient été, ces espaces en ligne seraient très différents. Jusqu’alors, la plupart des gens ignoraient le mode d’utilisation de leurs données ou le processus de monétisation de leur engagement. C’est ce qui explique leur longévité.
La prise de conscience et l’inquiétude des individus face aux algorithmes, à la surveillance et à l’autonomie des grandes entreprises technologiques nous amènent aux portes d’une révolution technologique.
En faisant entendre notre voix aux côtés des militant·e·s locaux·ales, une occasion nous est donnée de veiller à ce que les règles qui régissent ces espaces reflètent nos valeurs.
Si l’on en croit les recherches, nous avons un rôle à jouer dans la construction de cet avenir, 62 % des consommateur·rice·s s’accordant à dire qu’ils/elles ont la capacité de contribuer à un monde numérique plus sûr et plus inclusif, à leur échelle.
Selon Jack Constantine, directeur digital chez Lush, ce rapport permet de poser les bases. « L’expression “tech for good” (technologie pour le bien) ne doit pas être dénuée de sens. Les personnes derrière la construction de nos technologies sont ultimement responsables des normes éthiques qui y sont enracinées. Les PDG des grandes entreprises technologiques ont conscience de leurs actes lors de la conception de nouvelles fonctionnalités et ont tout le loisir d’agir de manière éthique. Alors qu’ils·elles continuent de plaire à leurs actionnaires quelles que soient les normes éthiques de leurs services, un avenir numérique plus socialement responsable apparaît à l’horizon, avec des communautés partageant les mêmes idées, et axées sur la construction d’un futur radieux pour tout le monde. »
POUR ALLER PLUS LOIN →
12:11