S.E.A. : STOP au gaspillage de vies animales et aux tests cruels et inutiles pratiqués sur les animaux en région bruxelloise

Nos articles Soapbox nous permettent de donner la parole à des associations expertes des combats qui nous tiennent à cœur, via des articles originaux écrits par ces associations. Nous ne modifions jamais les textes qui nous sont fournis, pour laisser une entière indépendance à l’association et ne pas dénaturer son message (nous nous contentons d’ajouter, si nécessaire, des notes d’explication). Dans cet article, nous donnons la parole à l’association belge S.E.A. (Suppression des Expériences sur l’Animal), à l’approche de la Journée Mondiale des Animaux de Laboratoire le 24 avril.

Durant tout le mois d’avril, S.E.A. – Suppression des Expériences sur l’Animal – organise une campagne d’affichage destinée à dénoncer les souffrances infligées aux animaux dans les laboratoires d’expérimentation belges, et notamment à Bruxelles. Les affiches apparaissent dans 15 stations du métro bruxellois et invitent les personnes qui empruntent le métro à réagir. 

Cliquez ici pour en savoir plus

Un véritable gaspillage de vies animales

En région bruxelloise, les dernières statistiques relatives à l’utilisation des animaux d’expérience¹ publiées portent sur l’année 2022. Dans les laboratoires bruxellois, 51.551 animaux ont subi des tests. À ceux-là, il faut ajouter 133.693 animaux élevés pour des procédures scientifiques mais qui ont été tués ou sont morts sans avoir été utilisés.² En tout 185.244 animaux ont donc été sacrifiés.

De grandes souffrances

Les expérimentations dites de « sévère gravité », c.a.d. provoquant de grandes souffrances et pouvant entraîner la mort au cours de l’expérience ont été pratiquées sur 10.314 animaux en 2022. 

En matière de souffrance, la région de Bruxelles est le « mauvais élève » puisque la proportion des expériences entraînant de grandes souffrances y est de 20 %. Elle est supérieure à la moyenne européenne qui est de 10 %.

Des souffrances inutiles

Indépendamment de la douleur infligée aux animaux et du problème plus général de la transposition des résultats de l’animal à l’homme, on peut se poser la question de l’utilité des expériences menées depuis des décennies dans des laboratoires : gavage à l’alcool, chocs électriques, inhalation de fumée de cigarette, nage forcée, isolement…

La loi sur la protection des animaux dits de laboratoire ne peut être respectée que si des contrôles réguliers et non-annoncés sont effectués par les services d’inspection.

Or, sur les 136 inspections, principalement administratives, effectuées en région bruxelloise, seules 25 ont été inopinées, les autres étant annoncées.³

Les 136 inspections réalisées en 2022 ont mis en évidence 93 infractions : 21 lettres d’avertissement et 2 mises en demeure ont été envoyées aux labos qui ont été contrôlés et où des infractions ont été constatées.

Il faut bien être conscient que seul un tiers des laboratoires d’expérimentation ont ainsi été contrôlés et, parmi ceux-ci, seuls 25 laboratoires l’ont été de façon inopinée.

Plainte en ligne

Il est maintenant possible aux personnes qui ont un accès aux laboratoires et qui seraient témoins de maltraitance et/ou d’infraction concernant le traitement des animaux d’expérience, de déposer plainte de manière confidentielle si nécessaire en contactant Bruxelles Environnement – labo.bea.dwz@leefmilieu.bruxelles.

S.E.A. dénonce

S.E.A. dénonce à la fois le gaspillage de vies animales et les souffrances infligées aux animaux dans les laboratoires bruxellois. C’est hallucinant que 185.244 animaux aient été mis à mort rien qu’en région bruxelloise. Où est la volonté de réduire le nombre d’animaux ?

Seuls de contrôles réguliers, indépendants et non annoncés dans tous les laboratoires d’expérimentation animale permettraient de vérifier si la loi est respectée (soins, identification et origine des animaux, recours aux méthodes alternatives, tenue des registres sur l’utilisation des animaux,…). Des sanctions dignes de ce nom, et pas de simples sanctions administratives, devraient être appliquées en cas de non respect de la loi.

^1. https://environnement.brussels/gestion-environnementale/assurer-le-bien-etre-animal/lexperimentation-animale-une-pratique-tres

^2. DOCU_FR_Statistiques 2022 BXL _Final.pdf p.20. La structure du rapport annuel relatif aux animaux utilisés en 2022 a dû été alignée sur la base de données statistiques de l’UE. Auparavant, les animaux utilisés pour créer ou maintenir des lignées génétiquement modifiées n’apparaissaient pas. La nouvelle base de données de l’UE les fait apparaître et met en évidence le gaspillage de vies animales.

^3. DOCU_FR_Statistiques 2022 BXL_Final.pdf p. 25. Le nombre d’inspections réalisées vise à inspecter au moins un tiers des utilisateurs chaque année, ce qui veut dire que deux tiers ne le sont pas. Les contrôles par labo se font donc apparemment tous les trois ans.